poematique expiraTOIre
je ne sais pas enfanter pour toi d'autres nuages mes colonnes de fumée gribouillent en minuscules la calligraphie de la bise il te faut brûler mes lettres dans le brasero d'un ciel crépuscule ce qui monte échappe à l'horizon comme des séquelles d'un incendie...
musique un rien navire mais si noir si blanc. inventer ou laisser monter le sens hors des modes ordinaires de penser. abattre l'éduqué, le structuré pour la fragilité des vérités la mouvance de raisons admettre ses états labiles fonder sa maison dans...
il est temps de mater mes vieux poèmes de battre le fil comme un fouet sur les claquages du vent. l'éolienne des bras craque parmi le silence et ce bruit de gravier dérangé dans les allées du ciel. il est temps de briser mes mots de colles animales, de...
rocaille mauve de ma gorge je garde entre mes joues une salive rose, des regrets papillons comme des éclats cassés. voix, le reflux d'un ancien chant qu'il faut oublier. je mâche ces bois aux odeurs mièvres, compresses marshmallow sur la langue. étouffer...
soumise à l'impératif besoin d'agir de saccager quelque chose. je me suis remise à la rénovation de ma maison et me voilà dans les bas-fonds à tirer le plâtre et la taloche et puis à peindre pour émerveiller un peu le sombre c'est harassant de routine...
il y a du vent un soleil et puis la lune des terrasses des femmes des enfants des oiseaux, la neige le givre la peur la joie le chant des oiseaux des labyrinthes des cours des rivières des veines du bleu du gris des traces le noir des oiseaux du cri du...
gitlis le musicien du voyage enfermement maison close aux bords dorés avec ce joli noeud qui coulisse tout autour comme un cadeau et moi dedans insecte furieux contre les murs. savoir un autre lointain vivre battre semelle tanguer revenir froisser froisser...
je vis dans l’autre poème celui qui glisse chaque jour dans la fente de l' aube et de la nuit effleurant mes seins fiévreux l’énormité de ma détresse et de ma dépendance j’y vais comme une mal nourrie avec la transparence de ma peau et les ailes mauves...
des chevelures bercent le matin balançoire des hanches aussi et des pieds qui s'ennuient tout s'ébranle et revient convulsion des âmes secouant leurs rosées la Terre boit jusqu'à plus soif le coeur éponge ses volants au soleil qui tape guenilles de tendresse...
petit monde des éboulis d'amour d'une nuit jusqu'à sa nuit sans passer par le jour les arbres jettent par poignées mes yeux et leurs élytres et je tombe si bas qu'il faut scier mes ailes un grand garni d'oiseaux solde les mots qui passent un chant troué...
Il pleut des aiguilles à tricoter des anges De la flotte au point mousse débordante et pleine J’équeute dans les rizières des flaques et des îles le mélange frais du jour des mélancoliques averses sans cesse ces offrandes dégrafées qui mettent leurs petits...
il neige de la lune sous les réverbères plein flocons d'insomnie de rêves en gamelle je tourne en rond même en rondelles mes soucoupes en orbites béantes sur la nuit et ses fantômes l'heure est une proie je chasse en chien d'arrêt tous les quarts d'heure...
le temps superpose ses temps il empile ses regards sur une profondeur d’abysses le temps sans autres alternatives que d’être éternel ou n’être pas entre les deux ce rien le fluide des mots nouant bout à bout des mesures et des pas fragiles impossibles...
écrans écrins de verre bulles delessive acrobates agrès des légèretés et des fuites des planètes coursent l'envol ping pong sur un fond d'éventail et de linge qui flotte Dieu mousse au savonnage du temps une échappée de boulier à refaire ses comptes de...
vivre est au bout de la plaine si loin de ce pas de la danse des pissenlits migrateurs à la corde des vents poussives ombelles noires d'un même vin saoule ivresse titubantes à bégayer l'azur une poursuite des lézards cette fainéantise chaude éclatant...
chat à la sieste de voler repu d'oiseaux de loin comme un trou dans l'air réclamant qu'on le remplisse il est venu d'un autre monde d'un âtre d'univers où il dormait tenant entre ses griffes quelques plumes et les traces des Sioux chat devin des tentes...
je tripoète la poésie bigoudis de doigts enroulés à fond de crâne des idées crêpent le désir et lacent serrés ses élans en guêpiers ne franchir que des vagues et flancher de la tête réinstaller sobrement sa chair sur d'autres balcons se rendre aux évidences...
t u as plaqué l'univers sur la porte de la chambre lits et déluge de fuite glissé tes mains dans le delta agrafé des fleuves sur le bois des palissades puis un oiseau plus rouge qu'un coeur de feu tes paroles ont fouillé des mots à même la langue goûté...
pleine tasse de solitude avec son éternel nuage le retour des barrières fait entrée de jardin palissade des interstices des lumières en fagots de pelouse le déroulement rosée de la plante du pied une marche sans l'autre parcelle rapiécée jour à jour pour...
ne renoncer à rien à aucun temps aucune aurore ne renoncer à rien qui fait racines qui brasse comme des doigts pleine terre prendre manger s'abreuver jouir et rendre son éternel gémissement. si les traces sont là c'est que le loup marche si une odeur...
p as le premier coeur de papier déchiré menu pas le premier poème torchonné brouillé pas la première feuille au sol éparpillage de corbeille pour le balai des huissiers de jardin pas le premier papillon vole qui fait ace au filet pas le premier ticket...
le rire est un brisant de verre et d'eau à même les paupières portes ouvertes sur l'univers des fous déboulant comme on libère des catapultes à cheval sur la nuit rire esclaffure empli de miettes un tonnerre au galop à battre sous les portes l'immensité...
... ce désir ouvrant des chemins faillants des éboulis ce désir catapulte quêtant la nuit vers ses années lumières désir souffle des hommes qui débourrent la vie le séisme des lèvres balbutiantes cet espace qui ne cesse de se remplir de l’espace de pièces...
parler comme on tire un ruban plein d'encre de lettres encore sales de vieux romans dévider l' écheveau des fibres intimes la parole soulève elle empoigne l'escalier de ses respirations de pulmonaire cela urge s'éructe en crachats juste pour faire peur...
à mettre mes poings dehors à tirer sur le ciel tous les traits des oiseaux à perdre le pas entre mes quatre murs à cogner des barreaux de page à laper l'incendie le poison des pensées à me fendre de travers à larguer mes étoiles à tomber de silence dans...