poematique expiraTOIre
passer vers la nuit par les épaules en espérant qu'elle vous tienne chaud. passer la tête, les pensées les unes après les autres, tant de mailles boucle dans boucle qu'il me faut étirer pour en faire une écharpe un col sage à ras du cou. naître le soir de plus en plus vite. rompre les membranes, glisser avec ces longs instants de peur de rester ainsi au goulet du rêve, la corde autour. qui enterrera ma ceinture de chairs dans un jardin? quelle magie noire ou blanche se hissera alors hors des lucioles pour atteindre les graves obscurités? je répète ainsi ma naissance à la mort avec une application de petits souffles inquiets. ne pas propager la douleur, la contraindre entre lèvres et fond de gorge. modestement apprivoiser l'utérus où s'en va l'eau vive.