poematique expiraTOIre
retour de prise d'air, je ne vole pas mais je marche encore. neige pure, feuilles mélangées et un ciel bleu. moi au milieu du monde fourmillant de nos pas. combien sommes-nous à fouler l'hiver?
juste devant, l'autre blanche, la jeune albinos qui saute en blouson noir d'une touffe de glaçons à des cheveux de verdure encore dressée. elle respire elle crie elle jure elle rit, gazelle pétulante. ses cheveux courts crêtés mordent l'air. elle se déhanche, chavirant sur le podium de la maison haute couture des dentelles de neige. elle danse le chemin, si vive, si sûre, si franche! je reçois sa force de brise- glace en plein visage. elle me tape dans le dos, mon élève, pour me dire avec cette cinglante ironie " avance! avance donc vieille bique noire ...c'est mon tour de te montrer quelque chose" que j'aime la sentir ainsi, elle, ce moineau mouillé reçu un jour dans les trous de poule du système. on dira sans doute qu'elle est sans éducation. je pense qu'elle a si bien su sortir de la voie toute faite de l'isolement et de la différence.