poematique expiraTOIre
j'ai le temps maintenant.
t'écrire facile, t'écrire en diagonales en travers comme on dit parce que de toutes les manières ça biaise et bâille et que tu n'en as rien à battre ni semelle ni chemin.
j'ai le temps de monter mes combines, d'anticiper la mort. ce que tu me donnes à goûter c'est de la nuque ployée et des mains aux attaches. je n'ai qu'une chose à me taire. on ne peut pas être deux poètes s'il n'y a qu'une seule lumière. alors je prends mes quartiers de nuit. c'est mon domaine, la lune le sang coulant, le flux des femmes qui geignent, la source. garde tes cieux et tes gnomons dressés. je vais même défaire la couture de l'aurore. pas de raison que nous ayons un point d'attaches une aisselle commune et des saillies osseuses. garde la chaleur, tes gens, je mettrai mes frissons à chaque silhouette. C'est comme ça le partage du monde et le choix. au couteau, à l'arme blanche.