ma langue

aucun mot n'est selon moi à sens unique. je charge chaque vocable d'une tension qu'il n'a probablement pas pour d'autres- métaphores de tant de choses, de tant de situations de sensations aussi...un jardin n'est pas un simple potager, un ciel une couverture d'azur, un arbre un gros végétal. tout cela évoque sans fin, convoque, désigne. je ne sais pas faire autrement. du moins pour l'instant. mais je devine, je comprends, je réalise qu'il y a des rivières qui sont de l'eau, des arbres qui sont des bouleaux, de la neige  météorologique. que le soleil est un astre, le jour un temps la nuit un sommeil. je saisis doucement qu'on peut dire la vie telle qu'elle se montre sans jamais l'ombre d'une suggestion ni d'une image. le froid est le froid et il est parfait en lui-même. la dépollution du langage , hors toute métaphore