fanes

dans le salon, les dahlias penchent, leur fin de vivre sur le verre. mon miroir pareil reçoit mes dépenaillées de pétales. je proteste moi aussi  avec cet éclat plus fort que prennent les couleurs avant de porter leur deuil d'encre; mon miroir reste de glace. les mots que j'articule sauront-ils me faire un peu d'eau fraîche- ils sont tant à dire que la parole fait vivre- j'épouserais bien toutes les formules pour changer l'eau des fleurs. je ne me souviens plus du jour où j'ai quitté mes souches, tranché d'un coup sec mes tiges de la sève qui monte. orner ta chambre me semblait le meilleur des festins. et maintenant les dahlias n'osent plus le moindre courant d'air de peur de se retrouver nus , leurs coeurs recroquevillés avant de disparaître.

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