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poematique expiraTOIre

tango

dans la salle. loins l'un de l'autre.

Elle est lasse. Alors relâche sa tension sans s'en apercevoir. Déjà la voilà plus souple, plus abandonnée. Ses jambes se sont légèrement ouvertes et elle tient maintenant ses genoux presque l'un contre l'autre ; ça lui donne un air enfantin. Plus offerte. Plus disposée.

Elle oublie qui elle est, elle n'attend que l'heure de partir. Une danse? Ce n'est déjà plus tout à fait dans sa tête.

Elle est prête, pour s'endormir, bientôt chez elle, entre deux coussins froissés.

 

L'homme est à l'angle opposé. Un moment qu'il la regarde. Elle ne perçoit pas son manège, cela lui plaît. Il peut à tout loisir l'observer et il ne s'en prive pas.

Son regard est pesant, adhésif. Il paraît jeune, peut-être même très jeune, mais son habit, une sorte de frac version latine, rend son âge difficile à estimer. Il a cessé de reluquer la piste à la recherche des dessous des robes papillonnantes. Il fume lui aussi, sans stress, patiemment, avec un plaisir que ne peuvent avoir que les débutants de la cigarette. Ses cheveux, il les a tirés en arrière, plaqués derrière ses oreilles mais on ne peut pas savoir s'il les porte longs.

Il a déjà dansé deux ou trois tangos avec elle. Tout comme. Il la regarde et en même temps il la transporte sur la piste. Il l'a testée, tout à l'heure. Elle était sauvage et résistante. Il l'a serrée un peu plus près de son corps. Elle l'a regardé, avec des interrogations pleines d'innocence et d'inconvenance. Il n'a pas baissé les yeux. Il a continué sa danse, avec juste un petit sourire de plus au coin de sa bouche.

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