poematique expiraTOIre
pieds mouillés.le froid se glisse lentement dans le lac intérieur. un fleuve dans un estuaire, avec des couleurs bleuies, des boues silencieuses. je marche sur l'eau. quand tout sera sec on verra sur ma peau des dentelles salées, des lunes blanches comme en posaient autrefois les cordonniers, pour faire claquer le sol, pour la danse, pour ces entrechats d'enfant jouant à cache-flaques. le ciel est doux, le sol si froid. ça fait des mesures de rosée, des averses, une poussée de gel parmi les fleurs. l'automne arrive en rampant et je remonte mon col. redresser ce bout de tissu autour du cou domptera peut-être le rhume qui mes lèche les orteils. je suis pareille aux feuilles, je rétrécis, tentant de conserver dans le secret de mes pliures, une sève de vie comme on sauvegarde un baiser..