Maryse déroute

je ne vais pas faire semblant de la connaître, à quoi bon...c'était un nom dans une liste. on est nombreux comme ça à se tourner autour parmi entre. et puis moi ça fait pas longtemps... j'ai des excuses, bien assez et même en me taisant je serais encore honnête et juste et droite.

mes primevères à moi ne sont pas endeuillées pour de vrai. je ne saurais pas prendre part à ce profond chagrin, comme je ne participe pas à celui des migrations d'oiseaux et de la solitude que cela fait au ciel.

j'ai lu que ces vases communicants lui feraient hommage.  je veux bien mais comment le faire sans manquer d'être vraie? j'ai pourtant mis son prénom si léger sur mon texte comme un envoi de disparition. pourquoi donc? ce n'est pas tant sa perte qui motive mon geste que l'effet si troublant de la déroute que je vois dans le coeur de mes poètes. comme si la lumière vive qui draine leur profonde écriture avait  été éborgnée. alors oui je veux bien mettre dans ma besace leur peine, la porter un tout petit peu. fraternité de cyclopes et condoléances très sincères.