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poematique expiraTOIre

journal 153

plongeon dans la musique. suis d'une terre joueuse après tout. notes suspendues entre la bouche et le geste, suis d'une sorte double dont les corps rudes laids sont habités d'une grâce de la gorge.

ne pas l'oublier, rester donc dans la foule choriste et renoncer plus aux messages qu'aux chants. dans ma poche, le petit lecteur qui dialogue avec ma respiration. il met sur le jour l'habit léger que je n'ai dans presque aucune de mes actions.

parfois je ne sais pas si regardant un film, je ne suis pas en réalité incapable d'en saisir le fond sans l'aide de la musique qui révèle pour moi ses énigmes. oui le film est une vie tressée de musique, exactement comme j'aimerais que la mienne soit.

dépit cependant - ou alors est-ce une vraie chance donnée aux mots, comment le savoir?- je suis devant la partition comme devant les cartouches d'Egypte, exclue.  l'exclusion est une récurrence. ce qui se répète, se redit, revient, ce mouvement de retouche dont il m'apparaît de plus en plus qu'il fait ma vie. mais redite de la surface, de ce que je suis apparemment, de mon apparence, poncée limée des mêmes croûtes comme un sarcophage vide dans lequel je ne suis rien.

d'ailleurs, de plus en plus je me soumets à cette évidence, cadeau des liens rompus,  que ce sera des définitions exclusives que je devrai me vêtir, ce pesant de caillou, chape immortelle pour me vouer à disparaître. faudra bien décider si je suis ainsi, coeur de pierre dans lequel s'étouffe un air de mutisme et agir en conséquence.

la musique libère la saison, elle, comme des mains écartant les phalanges de la cage. je vois glisser la brume de l'amour avant ses dissipations inévitables, les mutations de la buée  en gargouilles, en flots de guerre, en lances dans la version rouge de la Terre. alors la fin de la musique...

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