poematique expiraTOIre
longtemps
avec petit lacet de soulier, ligaturer le fleuve
le boucler ainsi boa de flaques et de giclures autour du cou
fleuve de jour ourlé d'amour
fleuve de nuit ourlé de haine
compter sur les doigts les gouttes du désert
l'île- porte, l'île- fenêtre, l'île- hublot en guise de médaillon
pour cacher le trou qu'il y a au fond de toute mer
longtemps
patience honteuse des mains pleurant de continus hoquets
ne filer plus rien de vraiment droit
roulotter l'azur à points cachés
les pans, les orées, les mauvaises ivresses
débrailler l'air pour le rien qu'il pourrait bien cacher
longtemps
portersans réfléchir des miroirs, des échos, le reste étincelant des feux que l'on allume
tison mordu et le puits du gnomon fiché dans l'ombilic
rapporter sa pièce dans la saignante source
comme on fouette les eaux espérant des nuages
passer d'une mort à la vie
longtemps
rassembler nos outils
aiguiser nos oublis
frotter la peau contre le geste et l'émeri du geste
la vie pour une image