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poematique expiraTOIre

prosaïquement

La poésie fabrique une muraille pour recoudre les entrailles du ciel
long travail de patience qui élève ses briques pour le corral des petites misères
De l’air ! Elle a bouché les derniers trous, les ensembles défaits, les tissages effilochés de mythes.
J'ai couché mon âme dans un lit grand ouvert, on l'a trouvé laide
j'ai mis le couvert, on l'a trouvé sans goût
j'ai offert, on a craché sur mes présents
L'imposture m'habite et la mort pareil
et je perds chaque jour de la lumière et la vue


 

Ça gèle dur. Le mur de glace avec son lierre d'étoiles plaqué contre la vitre.
Mon espace, cabine de pilotage automatique dans le périple du jour. Il faut gratter ces squames blanches surgies du vent, du Nord, d'un ciel trop pur. Peler la vision avec un instrument contondant. Des copeaux brisés garnissent de leur fourrure mon encolure, c'est le charme discret des mois d'hiver. Et mes mains froides.

 

Écrire tôt, versement régulier dans la machine à moudre. Aucune obscurité ne se ressemble mais les jours se clonent d'une aube à l'autre. Seuls les détails de la vie comptent vraiment. Ouvrir les yeux à 05h 05, promesse de je ne sais quelle surprise ou convocation du hasard S'attendre à la merveille, la gifle d'une chance insolente, abrupto incognito. Je circule entre des miracles et ne m'étonne que d'un éternel prévisible, la boîte aux lettres est vide. Elle pourrait contenir une annonce mortuaire, la disparition d'un oiseau sur le fil de l'attente. Je pourrais n'avoir aucun pain sec ni le goût d'un vieux beurre pour m'ouvrir l'appétit. Depuis que j'ai cessé de m'émerveiller j'ai déjà tué beaucoup d'enfants et cartographié la route des morts. Ma vieillesse est presbyte, l'irréel n'est plus à portée de ma vue et ce n'est que le lointain des choses, l'inaccessible qui porte mon regard.

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