poematique expiraTOIre
matin en pleine terre. la mer a pris la place du ciel. chaises musicales entre les gouttes. un bleu en haut et des vagues en peau de brume. je m'y crois. j'ai même le goût du sel sur le bord des lèvres, la langue aux épices. le cap de la fête est passé, houle intérieure comme toujours quand je jette mon doute en filet et qu'il me ramène ce léger poisson volant qu'est le vide.
matin à border le sable. il s'enfuit, mal dans sa coque de verre à faire tas de l'autre côté du monde. je le berce avec de la musique, des cacahuètes, du café. de quoi tenir la débandade, en suspension. suffit de croire qu'un geste le ramènera tête bêche dans le creux d'une naissance... suffit...
matin avec des perspectives, des liaisons. je suis une femme au secret. je tricote dans le silence des formules censées attraper la lumière. je noue les éclats du miroir, pas le verre, non, juste leurs reflets. et puis je tente d'y voir.