poematique expiraTOIre
ça ne sert à rien d'écrire n'est-ce pas... la corbeille du temps est pleine de brouillons de chiffons du rouge d'un stylo si misérablemetn urgent.
rien de mettre l'un après l'autre les ordinaires qui ne sauraient jamais te faire un éclat de vie
rien de lancer les bouteilles timbrées d'espérance, la mer immense en bave des milliers et quel que soit le chant que j'y enfermerais il ne saurait franchir le tympan béton d'autres conques.
ça ne sert à rien n'est-ce pas, de fouiller dans mon sac d'images, dans mes tours, mes phrases pour te toucher.
cela ressemble aux gesticulations d'un arbre sous le vent , insaisissable discours de branches et de feuilles qui agacent ta tête et tes tempes. il y a tant de bruit et j'en suis un, froissant le silence paisible et oui ça ne sert à rien.
l'air est bourré de ces mots qui courent comme de la lumière, qui frappent sans fin aux portes de tout le monde. personne n'y prend plus garde. les messages se perdent sur des routes électriques, tournoient et noient les esprits et les coeurs. plus personne ne s'y attarde...
et dans mon incessant radotage je me sens pareille, un corps de photons dénué de vie bougeant dans les airs comme un ban de fretins. on a inventé une nouvelle mort désormais, l'exil anonyme dans les surplus médiatiques