poematique expiraTOIre
absence. boulimie d'absence. ouvrir la mangeoire et dès l'instant de l'oeil ouvert, du retour parmi les autres, claper claper claper encore l'absence.
m'en remplir, m'engrosser encore de l'absence. tout ce qui est lui fait ventre. je la mastique, la déchire, la rumine, la recrache. l'absence dedans dehors. en robe de salive, en robe de sucs. mots ou petits traits griffés, en taches en raclées... sous la dent.
plus elle est, plus je me bats. plus je me bats, plus elle est. immense, encore plus, oppressante encore plus. j'édifie l'absence. jusqu'à ces moments de lumière où je saisis que c'est de moi que je parle, que je suis l'absence, que je ne suis rien d'autre, que ça, dans sa membrane opaque, un vieux foetus énorme qui éclatera dans le néant.
et puis oeuvrant toujours à ce même travail, j'oublie. et rejoins mon absence.