jour 6

matin plein de frais soleil. mais je file vers le Nord. noeud Nord?horoscope de retour.

la route est emplie soudain de milliers de transiteurs. n'oserais pas les nommer nomades, ces bâtisseurs de hlm en toile imprégnée et fûts d'acier...

je songe aller à Vichy.  pour de l'eau ha!ha!? non mais!! il sera dit que non Vichy n'est pas ma tasse de thé. hôtel réservé ne l'est en fait  pas du tout.le monde partout et mon sens inné de l'isoloir qui cogne à fond les tempes... je cherche et arrive à gannat ,  une petite faim qui me surveille avec des crocs et des lions. je pénètre dans un resto.  rose tout de rose et blanc vêtu et nappé, un genre aristocratie de la serviette et du lien haut et court qui va avec.

le menu est un étonnant mélange lui aussi de simplicité et d'originalité une sorte de perfection qui s'élèverait vers les petits dieux du repas depuis un piano vaporeux et génial. mais... car il faut un mais dans cette histoire de mets, deux femmes au service.

la première  me reçoit.  je sens que je dois passer une inspection stricte et franchir  tous les critères classe et dignité. elle me toise de pied en cap, moi morue plus très fraîche dans la criée du marché ...seule? me dit-elle avec un de ces petits trucs vocaux qui vous notifie dans les échelles de la suspicion. habillée en petite soeur des coups de fourchettes de Marie,  le cheveu court antiséduction avancée "ici l'on mange Môdame et on mange tout ce qu'il y a dans son assiette silvousplait car le maître queue ne bosse pas pour rien$"  répète-t-elle sans aucun doute intérieur.

la seconde maigre petit rat passe de table en table en parlant bien trop fort dans ce cabinet ouaté où l'on s'essuie tout autant que l'on bave de plaisir des papilles. la bonne du curé cette fois, empressée et mielleuse qui traite son petit monde de clientèle en  futurs confessés ou convertis ou  cons sidérants, assurément.on se sent surveillés de près, moi et mon crayon, mon crayon et mon verre de vin rouge,  mon Mâcon et mon portable, mon cellulaire et mon sac à main , mon sac à main et mes deux grands grands nigauds de pieds qui ne savent plus à qui passer la baballe....  

mais le menu vaut bien un blog. gaspacho de courgette  du jardin avec des beignets de feuilles de basilic

                                                            quatre filets de soles  posés sur une mousseline de potimaron

                                                             pain maison et fromage à volonté

j'en sors comme un steak à cheval...à cheval entre mes répulsions catho et mon goût immodéré du péché de gourmandise.