poematique expiraTOIre
Maintenant je passe à la phase poème
Viscères électriques
J’assemble mes pôles, glacières sauvages et les couds au filet
Bouées-flotteurs dans le grand Univers
Frappé d’étincelles et de mouches qui grésillent
Poème es-tu du camp fourbu de noirs
De coups alignés
Des taches blettes de mon âme ?
Poème es-tu mon gardien, le dos puissant debout d’A. Cravan ?
Es-tu les crocs fracassés des vieux chiens de la misère ?
Poème es-tu là ?
Maintenant je passe à l’éviction des joailleries, des robes dressées
dessous des menhirs.
Je suis d’ici, de la borne éventrée à la trique.
Je suis dans la colonne amoncelée des ahuris de la haine
Je n’attends rien, je ne veux rien
Je plante dans chaque caillou mon crachat
La route est un fleuve
Poème es-tu broyant mon ventre
Tordant nœud à nœuds mon homme à mes écorces ?
Poème es-tu cette pulsion de ring de vieille vie, poing ganté de violence ?
J’ai des choses à t’enfoncer dans le crâne, qui ressemblent à un très affûté, tranchant cri
interminable
Poème, crois-moi, tu n’as pas fini de secouer la porte du silence