poematique expiraTOIre
mes yeux sont à la cueillette. un champ de mots à l' état sauvage, de ces mots mal peignés décoiffés par une danse ivre. une volée de moineaux dans un arbre poème. je fouille et trie, je devine et j'invente. ils sont aussi neufs que de la rosée, frais du temps. des mots jamais vus, sans bruits non plus, faits de dentelle d'encre, de l'agitation d'une main et du tremblement délicat d'un instant d'écriture. ils frangent le blanc de cils interminables, ils tissent des araignées de nuit. parmi cette laine de parole, s'éparpillent quelques fragiles silhouettes, fenêtre- tableau- mort. .. je ne sais ce qui se trame derrière ce jardin de discours mais je compose mon bouquet, je coupe j'élague parmi les tiges...et dans cette mousse légère, ces bulles de missive, je découvre entre des balançoires, caché discret à se faire oublier, un "chercheur de courbes lentes" je le pose entre mes mains. un creux de paume pour cette pousse éphémère qui s'estompe au moindre vent.