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poematique expiraTOIre

figure

que des visages.

que dévisager. oublier leurs corps, leurs bras, leurs jambes par -dessus la lune.

garder le reflet, la bille de verre qu'ils cachent depuis l'enfance, précieuse émeraude avec des inclusions au fond de la paupière. la repérer, la retenir. en jouir.

me souvenir de ce brillant, de ce minuscule soleil enfoncé dans leur nuit.

effacer le reste, le grain de la peau, le parchemin de nos étreintes. laisser ce souvenir-là dans des tiroirs bien scellés et ne plus évoquer le soupir, le soupir qui me venait depuis le fond de nos travaux obscurs.

l'invoquer, ce caillou de lumière, ce feu de Bengale entre les cils. en dresser l'éventail et la profusion.

tout ce qui est dit d'un seul regard et jeter le reste sous les couvertures, qu'étouffent doucement mes gestes, mes mains, le derme brûlant des jeux de sexe et de paumes.

m'en tenir à des évocations puristes. -on s'aimait, dis, on s'aimait n'est-ce pas? ce n'était pas que de la baise, pas que de la chair contre chair? mais aussi des accrochées de l'âme, aussi des pendaisons de crémaillère aux échelles du ciel. aussi une sorte de serrage, eux et moi, engrenage humain et vivant.

ne pas revoir reprendre, recadrer sur les plans cul. ma vie n'est pas que de cette aune première. elle a aussi compté pour l'amour.

ne pas revisiter ces acrobaties fantômes, ne pas tirer ainsi le coup du désespoir. me répéter que j'ai vu des yeux, des pupilles  offertes, vu que le pont se traversait ensemble avec de belles arches et des hauteurs d'église.

que des visages.

ne veux emporter dans la poche que des visages et le début silencieux des aveux amoureux.

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