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poematique expiraTOIre

sur le bas côté

passage sous la terre. te souviens- tu ce qu'on en disait? ..manger la terre. le goût âcre qu'on a dans la gorge quand les choses sont rampantes, qu'on est comme le mort, sous la couche d'herbe, sous la motte. qu'on doit se tordre, se démener, serpenter comme à la mue pour avancer en haut en bas en haut...passer comme ça en se bouffant nos tunnels parmi.  tu connais bien sûr. j'avais trouvé cette âpreté sur ta bouche. on en causait comme ça,  toi qui essayais de l'oublier et moi qui commençais à la savoir. échanges de muqueuses.

 

je n'éprouve aucune fierté à être sous la glaise, solitaire. me sens malade de la peste- j'ai partout des grelots des alarmes pour en faire état sans doute- me sens en lévitation souterraine de n'avoir rien à offrir au partage.

suis plante toxique araignée lombric, si peu utile quoi qu'on voudrait dire. du moins ai-je de ces êtres la même capacité à susciter la marge nécessaire au supportable.

j'écris mais qu'est-ce que cela peut bien faire. je tente de justifier ainsi l'injustifiable, de me dire que c'est au moins ça mais écrire ne donne pas de lumière et pas de vivant non plus. c'est un drôle d'orgueil que de passer ainsi les heures les jours, comme si déposer les mots dans l'urne de sable allait vraiment faire surgir quelqu'un.

ce ne sont que des lettres, des bribes des ressorts de clavier derrière lesquels je cache l'indécence qu'il y a pour moi à encore exister.  plus j'écris plus je sais que se creuse le fossé. marquée bestiau plante ou parasite.

 

 

comme ceci est un journal  j'y écris aussi les jours où je me dis que je ferais mieux de ne plus le faire

 

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