lis berty

Dans l’œil de la fleur la pupille d’un fruit. J’observe entre ses pelures sèches, entre ses nervures épaissies et boisées, ce regard longiligne d’un pistil renflé de noyau.

Je regarde, œil porteur. Et la graine d’un arbre a déjà mis racines dans mes veines. L’image envoûtée dans les chrysalides de l’automne et tout porte désormais fruits ou chair nouvelle. Un autre fait semence sous mes paupières, il vient à peine de déposer sur mon iris son sperme prometteur. Déjà ses têtards ont rejoint ma cellule et ma prison est grouillante de l’univers. Je l’envisage, solide excroissance de moi, que l’on vient d’enter d’une forme nouvelle. Mon œil prolifère et se multiplie de ces croisements de lumière, de ce scintillement d’argent d’un bouleau dans le vent.

Je lorgne du côté des plantations les conjonctives arrosées, l’inquiétude hormonale –ce transplant tiendra-t-il la route- au tempo des minutes. Mater cet effet de serres d’un regard qui s’installe dans sa chambre noire et plonge ses racines. Cils rabattus et cœur au milieu des trous noirs.