poematique expiraTOIre
face
monde pleine poire. tu es
la vie te prend t'embarque. tu es
passager inclusion dans le bois du navire, ligneux de chair et de feuilles. greffe douloureuse dans les fentes. tu racines avec peine, tentatives friables. quelques fils peut-être te retiennent...bouture de patience parmi la mort.
ton intérieur est fourbu de manques, de trous. chacun d'eux se remplira d'eau et de marne. es-tu bois de taille ou coque vide?
sur un fleuve qu'on a dit et tu es.
dessus, jamais dedans. radeau infesté des pareils, ceux qui n'en seront jamais. âmes toujours sèches et qu'on descendra un jour par mégarde sur une rive de limon sec, pareil.
voici le paysage, les vagues que j'ai dedans. ce ne sont pas de vraies vagues mais de simples images. seulement celles que je vois et qui chahutent la vie, le fleuve ressac, le mouvement.
lourde des fourrures du vent, des voiles, des bagages de neige. me jeter à l'eau, dis-tu, avec tout ça et me dissoudre parmi les algues.
l'intérieur est creux mais une veste d'infâmes a encroûté le corps et l'esprit, scellée.
le large est encore trop petit. mes épaules soutiennent des cargaisons de feuilles, carcan des anciennes vies.
l'arbre ploie, pont de poutres pour avancer.
équarrie déprise du goût de l'eau.
la pesanteur de lierres qui me sert de vêture me casse aux genoux.
désormais je glisse.