poematique expiraTOIre
le temps ne passe pas, comme une grosse morce coincée dans la gorge. il érafle le pharynx amoureux avec ses angles épineux. je déglutis. de l'eau! du poème! à golées incessantes, entre souffle et noyade. avaler quelque chose de doux qui emporte ce pommier douloureux agrippé à ma voix et la retient comme un nid éclaté sous la langue...
le temps énorme, plus gros que le ventre, cette plantée de dents, goulue, juteuse, prise trop vite, à peine mâchée, à peine goûtée, transformée en pénalty dans la cage.
ô ce coup bas des yeux dévorants comme la fièvre des affamés qui crèvent d'un grain de riz perdu sur le chemin de la faim.