poematique expiraTOIre
par-dessus l'univers toutes les femmes du monde montent sur les épaules du cri courte échelle de poèmes dans les zeppelins d'azur se rendre à son nuage -le sien plus transparent en corps- à son point d'eau la pente douce... l'homme est un arbre qui marche...
le ciel lève le nez pour son bain de soleil je bronze au tamis trou de passoire sur trou de mémoire les éphélides de demain sortent déjà primeurs fraîches sur le banc des tavelures j’attendrai encore longtemps la semence de tapissier des piqûres d’éphémères...
imagine cet instant où pousseront têtes dans les vases et racines au ciel, des filles et des madones roses tu verseras, poète, une terre fertile en arrosoir sur leurs longs cheveux tout un ciel de la tourbe de tempête de l'écope des vents solaires alors...
je ne suis qu'un écho parti sans rien dire un tir pour rien à blanc de cible que l'ombre de la porte et le froissement d'un jour de papier on a chassé mes racines de ciel pour de fausses fourrures ma tête est nue sous les ombelles sèches je porte des...
froid des brisures des espaces qui se donnent au vent de la cime des arbres des nids vides froid des cloîtres des pieds nus du ciel bas, des mots qui mordent des reprises des pertes d'eaux de l'étang des poumons froid si bête sauvage à peine emballé dans...
j'ai rendez-vous avec un monde qui ne parle pas un rendez-vous des yeux du fluide traversant les distances le même peut-être que celui qui me lie à l'ailleurs qui a tendu ses vibrisses animales et décode sans cesse un morse sur ma peau j'ai rendez-vous...
Mon voisin prend sa douche et un fleuve coule au détour de ma chambre. Il écoute mes pas et j'entends sa nage L'on vit le même endroit le même envers des choses et quand je travaille il dort. J'aimerais rendre mon devoir matinal mon poème mal fait avant...
pour me lire il faut voir... projeter les mots sur des falaises et laisser le jeu des lumières travailler mes images. je parle parfois de cinématogrammes, une poésie du scénario en somme. alors on ne comprend rien mais on saisit tout ou presque. ;-))...
danse pour arracher des violettes à l'extase l'éclaboussure les feux de Bengale danse pour écoper des coques les doigts des oiseaux leurs cheveux fils de ciel et racines d'ailleurs danse de la langue des mots de coupe de la salive bue des joncs danse...
la nuit a trempé les encres des iris et sur la peau d'un rêve froissé coule désormais un sang de pétales j'ai sucé longuement l'amertume et le poison- en suis-je immune dans le cratère les essences magiciennes virent au rythme de la Terre je dévide le...
toutes les nuits de l'éternité ont pris caverne dans mon coeur et j'ai lourd d' attendre ombre de soie dans l'escalier d'un songe toutes les nuits et les jours me fuient pour nicher les heures les secondes se brisent comme un soleil de givre j'ai froid...
je viens mains pleines d' une force en muselière bras bandés pour t'atteindre toi, la peau de tes odeurs et le vieux roulis de nos corps quand nous étions vivants je ronge ton rêve comme ma faim immense te bois de folie toutes lèvres à ma soif j'enfle...
entre mes doigts ce carré blanc qui me lie au mystère une lucarne vide où onduleront mes chenilles ces papillons mal faits censés denteler la lumière frémissement d'un futur rien qui vole d'une idée deux pétales de moi épinglés sur un herbier de sentiments...
dans un long miroir puits des heures et du filet du temps mon reflet d'ombre ce dos de moi qui erre pupilles brûlées dans une langue de bois mon coeur se souvient de sa prison muette ce supplice de bitume où mon être coule la cage noire où j'enfle d'effroi...
je puise à la pelle, à bouts d'ongles dans ce petit tas de folie qui me sert de coeur. mon front contre le front du mur, à palper les ondes de brique. folie vaste ampleur pour enterrer le vide. je bâtis la grande maison du vent en forçant des épaules,...
il est peut-être temps d'assouvir ma douleur de la battre au corps chaud qui la nargue de goûter les souches enchevêtrant le temps le charcutent et me laissent livide de rejoindre cet homme vieux qui m'attend sur la mort qui compte ma souffrance sur ses...
je sens la danse. les pas chassés comme une suite d'ombre je glisse sur ma vie sans pouvoir - oui avec l'impuissance de poser l'encre. je ressemble à une coulure éphémère sur un temps pisseux. et c'est lente liquéfaction, de plus en plus évidente de plus...
avec un pseudo pareil, y en a toujours pour me faire un dossard de salope. pisseuse d'hommes pleine rivières. je fais les défilés, les pluriels de cuisses. ouvertes fermées ouvertes fermées paroles de drapeaux sur des cargos sans amour- c'est comme un...
s'il est une poésie dont il est de bon ton de se distancier c'est bien la poésie surréaliste. se construire en dehors de ce courant a été la tâche ardue de toute une époque où débarrassant la langue d'une portée "au-delà-surréelle" on n'a gardé que le...
Dire que j’ignore quel goût tu as... saveur moire des fenêtres ou plaine émeraude ? champ noir de la terre ou ombre des bouleaux ? Cambouis talc et ce pas de renard qui chasse. Ou encore cet anneau de brissago dans une chambre éteinte… Dire que je l’ignore...
morsures à la langue. je fiche mes crocs dans tes muqueuses. comme je t'en veux de n'être pas de tes choix, comme je t'en veux jusqu'au bout des impatiences de ce que je ne serai jamais. morsures à la langue, une simple goutte suffit pour mettre du rouge...
la porte s'ouvre qui donc étend la ruelle? un peu d'eau les pas lentement lentement chavirent l'ombre file à jours perdus la terre fuit par les fenêtres poème tu meurs dans les volets des doigts dentelle des haleines tissées qui trace sur le sol l'écharpe...
arbres des auras irrigant le vol des sèves de la Terre. serrer contre ma peau ces deltas de veinules écouter toujours le battement végétal arbres éventails ébrouant le miasme volatil de nos misères ouvrir les fenêtres accouder mon coeur au souffle arbres...
qui écrit comme les pierres scarifiées de becs de mousses et du flot continu emboutit mon coeur de craie à la fine poudre qui défait mes fatigues tous les murs deviennent des tableaux les falaises noires l'ardoise des tristesses qui écrit comme les pierres...
je voudrais scander avec application mon poème le fer marteler mes tympans qu'il ressasse pour moi comme ressasse la mer j'aimerais n'avoir qu'à le marcher le marcher pas à pas et sa musique en moi pour vérifier le destin reprendre à chaque aube un cri...