poematique expiraTOIre
écrire dans le vide. vitesse au point mort.
faire hurler le moteur
sur place.
coiffer des poteaux illusoires.
aucun risque à prendre aucun risque pris.
pourtant le moteur fusille ses brûleurs. la soute à carbures descend sous la réserve. j'enfonce la pédale. peut-être pour entendre ces broutées, ces hoquets sur l'élan. j'ai pas bougé d'un pouce, pas avancé d'un rêve.
je maintiens le bruit juste pour rien, un décor pour l'oreille.
et ces fichus amis qui regardent mes départs, qui comptent mes virages mes incidents de parcours. comme s'ils étaient du voyage. j'ai pas quitté le parc de stationnement. tout à blanc au simulateur.risibles exercices.
je frisais dans ma tête le crash de carlingue, je passais le mur du son littéral.
redoutais cette claque sur la figure, le casque et l'oxygène.
mais j'étais au parking, la vitesse au point mort
pas avancé d'un pouce, pas vu tourner manège. je vide le réservoir. finir le reste à pied