poematique expiraTOIre
m’abandonner lentement au hasard
comme ces algues ou ces fétus qui quittent la rive et qui le retenaient cousu de terre ou bridé de lacets.
laisser tout cela à l’offrande des bras
je fais la planche sur mon destin
ma flottille corbeille blanche souque sans rame et sans aviron
j’ai assez prononcé de sirènes, de tintamarres ou de becs
assez rameuté de brames dans la clairière
l’énergie du monde a reçu mon désir
qu’elle en décide
qu’elle le retire des forces en jeu ou monte l’enchantement
je suis radeau et me laisse éconduire
le hasard est peut-être exténué de mes requêtes
et j’entends bien parmi les oracles que je ne peux rien y faire
alors pour cavaler encore
le courant
mon courant d’altitude
je laisse faire.