poematique expiraTOIre
une danse sur des oeufs
J’essaie de parler en touchant tous les murs, de t’atteindre dans le moins, dans le rien qu’il m’est donné d’avoir, le regard bien au-dessus des arbres et le cœur solide au bord des cailloux. Je t’invoque en transperçant ces choses que nous sommes. Communes et privilèges. L’air surtout et l’eau qui est au ciel… comme toucher de l’invisible.
Il y a des mots qui t’appartiennent, je les sais qui sortent de tes lèvres. Ce mouvement des joues, comment cela te vient sur la langue, le bruit dégluti de ta voix… Cela t’appartient mais c’est aussi à moi - nous nous connaissons du bout de nos bouches avides.- À tâtons de dire. Tes mots je les dis les dissèque jusqu’à savoir le vrai goût de ta langue.
Je veille sans cesse la lumière. Tout ce qui nous est pareil et m’ouvre ta porte. Ta présence intense comme la fourrure d’un ange qui entoure le froid. Je vais au centre de ces choses imbéciles ou belles, le lieu magique où te savoir parfait.