12 mai 2012
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15:34
le vin
le dos
le ventre le vent
la main le vin
mes seins l'épaule
le lit la vie
l'aisselle la nuque
la main le vin
le cou l'écho
le temps le sang
les jambes l'écrin
l'amble la joue
l'odeur la fleur
le vin
la peur
les reins le dos
le ventre le vent
le souffle le cil
le flot la route
la lèvre la nuit
la plèvre la nuit
les tempes le gris
la bouche la bouche
le vin
la pluie
le râle le rut
rafale brute
le nid l'oiseau
la langue la peau
la fleur l'ange
le dos le ventre
la main
le vin
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20 avril 2012
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05:14
il a fallu déposer le fardeau- lourd si lourd- de l'amour désert sac de peau comme une bosse sur l'âme
est-ce à cela qu'il devait servir? est-ce cela qu'il devait être? un miroir dans lequel poussait sans cesse ton image---
j'étais de l'eau fontaines étangs flaques assez douce pour désaltérer mais tu passais là cueillir ton reflet
- d'ailleurs, que ta lumière était belle!
mais lentement comme le feu elle m'a remise au ciel. j'ai suivi mon javelot de nuages puisque c'est le seul voyage
que peuvent les fleuves mourants. peut-être trouveras-tu d'autres glaces pour dire tes images mais songeras-tu parfois
qu'il fût une magie. l'eau pure t'avait aimé
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11 avril 2012
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17:28
j'ouvre la fenêtre pour ouvrir le ciel
j'aimerais mettre un chiffon dans la boîte à nuages
laisser déborder mes ouates et mes éponges
et planter des images dans un jardin éphémère
les murs en sont couverts
ils dialoguent avec des lorgnons d'histoire
le bégaiement triste qu'on a quand on voudrait tout recommencer
et dans la ville
ces plaques d'arbres comme des taches sur la peau des anciens rêves
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9 avril 2012
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10:49
j'ai mis mon havane de fumée
auréole hâve pour le voyage
mes menottes en peau de caille
sur la valise fossile
pris mon parapluie
pour faire des longueurs dans le brumisateur céleste
il va pleuvoir des clous de nuages
à l'imposte des vacances
je ferai une photo
l'inhérence bleue des choses
comme des hématomes en kodachrome
et invaginé comme un oiseau sage
l'envol durci
calcaire toujours
on est quitte comme un quai de gare affranchi
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7 avril 2012
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11:28
quelque chose brûle nos lèvres
l'essence des sables parfumant la bouche
ce souffle raclant les déserts
et mon coeur craquelé
dans un monde de soif profonde
quelque chose au rabot à la lime au chalumeau
avec cette lèpre sur nos chants
ce nid de feux et de silex
dans nos gorges
pleurer ne sert à rien
ce n'est que du sel jeté sur l'âpre
quelque pierre poussée vive
sur le mur qu'ils cultivent
mortier de fronde
a-t-on encore la force
de dévorer nos bâillons
nos silences
à javelots de cris
quelque chose broie la lumière
et la liberté de nos mots
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5 avril 2012
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06:58
ô vieil homme inerte
ta mort est une pierre accrochée à ma main
dans la pesée des liasses
ton poids d'ans et de sagesse
vaut son fusil de larmes
le vent fait tourner la noria des gâchettes
il ratisse entre tes os
sa munition de colère
mais la Meule Mirobolante
écrasera les ruffians du désespoir
vois, vieil homme inerte
comme chaque vie dans les médina
se change en pavés et en cris
sous ton ombre qui marche
tu croches à chaque porte
tes marques saignantes
comme des sésames
et touchant tes blessures
le monde derrière toi se lève
et sort enfin de ta mort
vieil homme inerte
tu as pris la route du vide et des béances sans mot
je mets à ma bouche tes dernières pensées
vois
elles sont rouges comme les révolutions
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1 avril 2012
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07:44
encore
je suis allée dans mes archives d'ardoise
avec mon épuisette
et mes souvenirs à la laisse
je t'en souffre encore
tous ces ictus à la canne à pêche
dans la lande
ces coeurs brisés
à la sortie du moule
en direct sans étape vers l'absence
je suis entêtée
ma galure empaillée
dans le ciel impossible
ma pensée à l'équerre
je trace droit dans le mille
et sur mes lèvres
cette roséole qui se lève
cénobite aurore
quand tu ne me nourriras
que des riens naturels
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23 mars 2012
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05:14
toi, revêtu de ta peau d'étranger
couverture sombre sous nos soleils crus
toi d'ailleurs
de ce que je ne saisis pas
- ma main se tend en vain-
baigné nourri des âmes en exil
toi, dépareillé de tes semblables
exogène sève dans le verger d'Eden
toi l'Afrique l'Orient
aux accents de piments et de miel
jusqu'où t'ai-je poussé tassé encoigné dans tes cages
jusqu'où ai-je perforé ta fierté et combien de fois
pour qu'elle coule tant
de ton sang et maintenant du sang des autres
jusqu'à quelle nuit d'injustice
quelles souillures quelles révoltes
t'ai-je conduit
comment ignorerais-je le dessin rouge que ton coeur explosé a fait
partout sur ma face et mes enfants
comment ignorerais-je que c'est l'innocence qui saigne
la tienne gangrenée
et celle des victimes
et que ce ne seront jamais
ni eux ni toi
qu'il fallait crever
mais ce miroir parfait dans lequel mon monde si laid se mire
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14 mars 2012
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08:09
combien de mots
tous si tristes
gercés
minons de vieilles laines
sous le lit de l'amour
le mal que cela prend de vider la chambre du mort
oh non! ce ne sont pas des images
mais le résidu vrai des existences
stalactites écloses comme des cotons dans le champ amer
l'âme est une piaule comme une autre
il ne restera rien
un calcaire miteux parmi les fibres et les falaises
un flocon pour encartonner le départ
une symphonie tombe en cendres
chaque grisaille, chaque sécheresse brisée
le miroir ténu de nos dépouilles
et sous le pas qui reste
ces rugueuses concrétions de craie
les mots d'un avenir fakir
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12 mars 2012
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08:19
serrer la ceinture
de cuir dur
à crans tirés
compression forte
les poumons se tiennent à carreaux
gainés d'une inquiétude étrangère
ce mal de l'autre
qui vous habille d'un invendu de douleur
- si au moins cela servait à éclater les lierres, les lourdes poches où s'enroulent les peurs
et nous voici silhouette noire
ceinte de bras à voler en éclats
vous haletez à la chien
vous dilatez maigre
sans amplitude qu'une buée sur la vitre
la respiration en catimini des gens tristes
flanquée au cathéter
en plein dans votre corps
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