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poematique expiraTOIre

journal sous étreinte 62

on écrit juste quand on est détaché. j'essaie  par bribes de me détacher de moi, de remonter le courant, le fil des espaliers.  de m'éloigner, au plus lointain. ce moi est un autre. je ne maîtrise pas mes distances. myopie et presbytie  les deux hémisphères à la fois. le cerveau est trouble, il réclame la mise au point.

je tente de concentrer tous les faisceaux, de mixer quelques sensations. dans la tête tant de collisions d'images qui se précipitent et se frottent. et que parfois une étincelle et plus rarement encore le feu.

 

il y a pourtant ces jours où je colle à ma peau. écrire ne fait que renforcer les adhérences. impossible de regarder faire mais tout prendre en pleine poire. du lever jusqu'au soir  n'avoir aucun recul, mais le nez dedans et la respiration courte. comme s'étouffer dans sa gerbe.

c'est comme ça ce jour.

j'ai la pensée qui râcle l'os. les mots sur l'épiderme, fortement cousus. la douleur est en pleine représentation. grand théâtre en direct. je ne peux rien faire qu'entendre. le discours le texte le poème tout cela se tient comme des racines et des ramifications, partout, le long de la vie. le cerveau lui est juste là pour réceptionner le débit et agencer les perles et les cris.  demain je verrai bien...en attendant je déverse.

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