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poematique expiraTOIre

journal aube 288

Chaque matin, je vais au ciel bleu comme à la frontière. Un clandestin qui cherche la faille dans la paroi de verre. Le bleu qui tombe sur nous. Je suis comme l’immense troupeau des ivrognes de l’éblouissement. Je fouille l’intensité noire jusqu’à voir et soudain par devers moi, à nouveau, l’apparition, un jour est là. Mais ce n’est que pour l’intrigue, pour l’énigme, comme l’ivrogne, qui cherche dans l’alcool le mystère d’un autre état, comme il s’y rend effroyablement attiré réclamant du liquide qu’il s’ouvre pour lui et le révèle. Je vais au bleu. J’aimerais surprendre la clairvoyance. Voir et savoir. Avant ou après n’a pas d’importance. Le pays du jour est aussi opaque que celui de l’obscurité, chacun des deux camps voile et étoffe son propre secret. J’y erre tout pareillement. Mais, entre le moment de vivre et le moment de mourir, il me semble que cela devrait suffire à remplir ma vie…
Avec le temps, d’ailleurs il me semble de plus en plus urgent de me tenir prête aux aguets, pour surprendre le miracle…l’insomnie devient mon passeport et le réverbère devant la maison le plus vigilant des miradors.

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